A l’heure où la Confédération tente d’initier une nouvelle réforme du 2e pilier, les chefs d’entreprises cherchent les solutions les plus efficientes pour faire fructifier leur fortune et planifier leur retraite ainsi que celle de leurs employés. La prévoyance professionnelle offre de multiples possibilités qui auront un impact considérable tant au niveau du montant de la rente qu’au niveau fiscal.
Organiser sa prévoyance constitue un enjeu majeur pour les entreprises comme pour les collaborateurs. Le 2e pilier (LPP) proposent plusieurs possibilités.
Le 1e fait référence à l’article portant le même chiffre inscrit dans la deuxième ordonnance sur la prévoyance professionnelle (OPP2).
Un plan 1e peut uniquement être mis en place pour la part de salaire annuel supérieure à 129 060 CHF. Contrairement à la caisse de pension qui ne propose qu’une seule stratégie, le 1e peut offrir jusqu’à 10 stratégies de placement, classées en fonction du risque d’investissement.
Ses avantages sont multiples tant pour l’employeur que pour l’employé : il n’y a pas de constitution de réserves. Concrètement, le choix de l’assuré n’impacte pas les autres. Pour les entreprises soumises aux normes comptables IFRS, les engagements de prévoyance au bilan peuvent être réduits, ce qui a pour effet d’améliorer ses fonds propres. Enfin, comme le précise Jean-François André, « le 1e peut constituer un outil d’attractivité et de fidélisation des managers ou des key people de l’entreprise. » Le collaborateur, quant à lui, bénéficie d’une optimisation fiscale grâce aux rachats volontaires, peut choisir sa stratégie de placement en fonction de sa tolérance au risque et en changer régulièrement, ce qui peut être intéressant en phase d’incertitude boursière. Cette flexibilité se retrouve dans le choix des stratégies de placement qui peuvent être actives, passives, responsables, sur mesure… en un mot, adaptées à la situation et aux souhaits de la commission de prévoyance de l’entreprise affiliée.
L’impact d’une planification financière : 1 % de rendement supplémentaire sur son épargne-retraite en début de carrière équivaut à 20 % de retraite en plus… ! Pour les employeurs comme les employés, chaque situation demande d’être analysée pour opérer les meilleurs arbitrages. Se faire accompagner par un expert en prévoyance indépendant vous aidera à prendre les bonnes décisions.
Trois faits principaux expliquent la situation de la prévoyance aujourd’hui.
Tout d’abord, la longévité continue d’augmenter en Suisse. Une bonne nouvelle, certes, mais qui a pour conséquence la baisse des rentes vieillesse. « En 2021, pour la première fois de son histoire, le taux de conversion sur les avoirs LPP fixé par les assureurs était plus bas que le taux légal (pour mémoire, 6,8 %) », explique Jean-François André, Directeur du courtage LPP chez Qualibroker-Swiss Risk & Care.
Ensuite, les rendements des obligations restent bas, provoquant un déficit sur le 2e pilier.
Enfin, les échecs successifs des réformes AVS et LPP de ces dernières années ont entrainé un épuisement des solutions.
Face à cet état des lieux, Jean-François André rappelle la bonne santé de l’AVS dont le Fonds de Compensation s’élève à près de CHF 39 milliards à fin 2021. Les caisses de pension disposent d’un taux de couverture moyen de plus de 117 % (soit plus de CHF 170 milliards de réserve, en plus de leurs provisions pour rentes) ce qui, là aussi, témoigne d’une grande solidité.
Fonds ESG, cryptomonnaies, … la prévoyance s’ouvre à de nouvelles opportunités d’investissement. Miroir aux alouettes ou alternatives performantes, Jean-François André, Directeur du courtage LPP chez Qualibroker-Swiss Risk & Care, et Alberto Gonzalez, Market Head Romandie chez Finpension AG, font le point.
Conseillez-vous d’investir dans la cryptomonnaie pour sa prévoyance ? Alberto Gonzalez : La FINMA, l’autorité de surveillance du marché financier, a autorisé le premier fonds en cryptomonnaie de droit suisse en septembre 2021. Concrètement, il n’est pas possible d’investir directement dans les cryptomonnaies pour sa prévoyance mais uniquement via un fonds crypto c’est-à-dire dans un placement collectif. Dans tous les cas, ce type d’investissement devrait être réservé aux stratégies d’investissement à risque « élevé » et « très élevé », et ne devrait pas excéder 5 % des placements dans le cadre de la prévoyance.
De quoi sont constitués les fonds ESG ? Alberto Gonzalez : Les placements dit « responsables » sont actuellement tendances. Les entreprises faisant partie de la stratégie d’investissement du fonds ESG sont évaluées en fonction de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (=ESG). Elles obtiennent ainsi une note ESG. Une fois les notes individuelles des entreprises compilées, cela donne une note ESG au fonds d’investissement dit ESG. Il faut préciser que cette évaluation ne correspond pas à un standard international. D’un pays à l’autre, l’interprétation sera différente en fonction des critères d’évaluation retenus. Il est donc aujourd’hui difficile de comparer les entreprises et la note reste indicative.Faut-il investir dans les fonds ESG ? Jean-François André : En général, les entreprises choisissent leur caisse de pension en fonction de ses coûts, de la qualité de sa gestion administrative, de sa solidité, de la sécurité de ses process et de ses rendements. Néanmoins, depuis 2 ans, on observe que le respect des critères ESG par la caisse de pension entre plus fréquemment dans les demandes de nos clients. Les acteurs du marché suivent cette tendance au « verdissement » même si les fonds ne sont pas tous labellisés ESG. Les fonds ESG sont-ils performants ? La question qui se pose n’est-elle pas plutôt : sommes-nous prêts à sacrifier une partie du rendement au profit de la durabilité qui est en elle-même une autre forme de performance ?
Ce dossier est paru dans Insurance Inside n°27 - septembre 2022.
*Les intervenants : Alberto Gonzalez, Market Head Romandie chez finpension AG et Jean-François André, Directeur chez Qualibroker-Swiss Risk & Care
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